Le Comité de salut public de la Convention nationale

GRÉATION DU COMITÉ 15

un ministère impopulaire, l'Assemblée législative réorganisa sa Commission, « pour examiner sur tous les points de vue de l’état actuel de la France, en présenter le tableau sous huit jours et proposer les moyens de sauver la Constitution, la liberté et l'empire » (18 juin 1792). Le ton était menaçant.

Cette fois, les Douze ne furent pas élus par les Comifés, mais au scrutin. La majorité était encore monarchiste constitutionnelle, et comptait parmises membres les Feuillants les plus connus: Bigot de Préameneu, Vaublanc, Lacépède, Pastoret, qui fut élu président ; mais il y avait une imposante minorité jacobine et girondine : Guyton—Morveau, Rühl, de Bry, Guadet ; de plus, parmi les neuf suppléants se trouvaient Thuriot, Condorcet, Delmas, Vergniaud.

A peine formée, cette Commission se trouva en désaccord avec la majorité de l’Assemblée, où les idées de violence gagnaient chaque jour du terrain. On l’attaqua très vivement. Brissot demanda qu’elle fût remplacée par un Comité secret, chargé spécialement des mesures de sûreté générale (1). On n’adopta pas cette proposition; mais on en imagina une autre : l’Assemblée décréta que les suppléants feraient désormais partie de la Commission, —ce qui eut pour résultat de faire passer la majorité de droite à gauche. Pastoret céda la présidence à Condorcet (19 juillet 1792).

Ainsi transformée, la Commission des 21 devient absorbante et présage le Comité de salut public. Elle examine et casse l’arrêté du département de Paris suspendant Pétion de ses fonctions de maire, entend notre envoyé à la cour de Mayence, se fait mettre au courant de nos relations diplomatiques par le directeur des

(4) 9 juillet 1792.