Le Comité de salut public de la Convention nationale

CRÉATION DU COMITÉ 17

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La Convention allait réprendre ces essais. Si l’exemple des Assemblées précédentes lui eût manqué, elle aurait pu remonter dans le passé de la monarchie: en 1357, à l’instigation d’Etienne Marcel, les États généraux avaient institué des comités d'armement, de défense, d’approvisionnement et même un grand conseil de réformation qui était un véritable comité de salut public. — D'autres exemples, ceux-là tout à faitcontemporains, lui étaient donnés soit par le Conseil de Brabant, qui, dans la révolution belge de 1790, avait institué un Comité de haute police quis’empara de tous les pouvoirs; soit par la Commune de Paris. Celle-ci, en octobre 1789, veut avoir elle aussi son Comité des recherches, et elle empiète autant qu’elle le peut sur les attributions dela Constituante et de la Législative. Après le 10 août, elle s’arroge le droit de faire arrêter les suspects, supprime le directoire du département de Paris, ordonne au département de Seine-et-Oise de mettre en liberté les meurtriers du maire d'Etampes, mande à sa barre les ambassadeurs de Parme et de Venise, et fait instituer un tribunal révolutionnaire. Elle était pourvue d’un Comité de surveillance de quinze membres, ou Comité exécutif, qui était un véritable Comité de salut public. Il prit du reste plusieurs fois ce dernier titre, — que la Gonvention n'eut même pas à chercher. On letrouve notamment en bas d’une instruction destinée à vingt-quatre agents que la Commune envoyait dans les départements.