Le Comité de salut public de la Convention nationale

18 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

VII

D'ailleurs, la Convention était convaincue qu’en la nommant le peuple lui avait délégué tous les pouvoirs. « Tous les pouvoirs vous ont été conférés, leur disait Cambacérès, vous devez les exercer tous. Il ne doit y avoir aucune séparation entre le corps qui délibère et celui qui fait exécuter. Il ne faut pas suivre ici les principes ordinaires. »

A la fin de 1792, l’horizon s’assombrit. L'agitation intérieure, provoquée par la mise en jugement du roi, devenait menaçante ; l’Europe se montrait de plus en plus hostile à la Révolution, et une guerre générale provoquée par l'Angleterre, qui répondait par de mauvais procédés à l'attitude conciliante de la France, paraissait inévitable. Il était urgent d’aviser. Le 31 décembre, la Convention décida que les Comités de guerre, de marine, des colonies et diplomatique seraient mis au complet dans le plus bref délai. Le lendemain, sur la proposition du député breton Kersaint, rapporteur du Comité diplomatique, elle décrète que : « Les Comités de guerre, des finances, des colonies, de marine, diplomatique, de constitution et de commerce nommeront chacun trois de leurs membres, qui se réuniront dans un local particulier sous le nom de Comilé de défense générale. Ge Comité s’occupera sans interruption avec [es ministres des mesures qu’exigert la campagne prochaineet l’état présent des affaires, et lorsqu'il aura besoin de la parole pour rapporter une affaire, le président ne pourra la lui refuser. »

La Législative avait chargé six de ses comités de former une commission de douze membres ; la Conven-