Le Comité de salut public de la Convention nationale
HISTOIRE INTÉRIEURE DU COMITÉ DE SALUT PUBLIC #45
lerédiger, il devait s ‘adjoindre cinqmembresnouveaux, qui furent choisis le 30 mai. Le lendemain succom-
baient les Girondins.
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L'activité du Comité ne pouvait changer la situation en quelques semaines. L’Angleterre pressait ses armements, et la Chambre des Communes se constituait en comité de subsides. Les Français étaient chassés d'Espagne, de Hollande, de Russie et de l'Empire. Les armées ennemies triomphent partout : Dampierre, successeur de Dumouriez à l'armée du Nord, est tué; les Autrichiens s'emparent du camp de Famars; Custine continue à battre en retraite; les Espagnols pénètrent en France. A l’intérieur, les Vendéens prennent Loudun et Thouars et sont victorieux à « Fontenay-le-Peuple »; la Bretagne et la Normandie s’agitent, les grandes villes se soulèvent ou sont prêtes à se soulever.
Ces fâcheuses nouvelles arrivent coup sur coup pendant le mois de mai à Paris, et retentissent vivement sur ce centre vibrant de la France, déjà surexcité par les événements qui se sont succédé depuis six mois. Tous les regards sont tournés vers la Convention, où Girondins et Montagnards sont en présence. Les patriotes acquièrent la conviction que la Révolution ne peut être sauvée que par la cessation de l’antagonisme croissant qui existe entre les deux partis; ils sentent quele Comité de salut public, émanant de la Convention, ne peut avoir aucune force s’il représente une Assemblée divisée ; ils se disent qu’il faut que l’un des deux partis