Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

LE GÉNÉRAL DUPHOT 159

il y avait une fête de bal, que quatre des meneurs étaient les espions du gouvernement qui avait pris ses mesures; que les insurgés devaient se réunir à la villa Médicis. On se sépara. À quatre heures je suis reveillé; on m’annonce qu’il y a un rassemblement révolutionnaire à la villa Médicis, composé de quatre-vingts à cent hommes et qu’ils étaient cernés par les troupes du pape... Je me rendormis. Je sus le matin qu’une patrouille avait été attaquée par un parti d’une soixantaine d'hommes. Deux dragons du pape avaient été tués. Les insurgés s'étaient dissipés; quelques-uns arrêtés. Le gouvernement connaissait les autres.

Beaucoup avaient pris la cocarde nationale francaise ; ils en avaient laissé, comme par mégarde, un sac épars dans le lieu du rassemblement. Je me transportai chez le secrétaire d’État; je le trouvai tranquille; je lui dis que, loin de m’opposer à ce que l’on arrêtât les individus qui avaient pris la cocarde française, je venais lui faire la demande précise de faire arrêter tous ceux qui ne seraient pas compris dans le tableau des Français ou des Romains attachés à la légation. Ceux-ci n'étaient pas au nombre de huit. Je les lui nommai et lui proposai de prendre des mesures sur le champ. Je le prévins qu'il y avait six individus qui s'étaient réfugiés dans ma juridiction ; que, s’ils étaient du nombre des révoltés, je m’entendrais volontiers avec lui pour que leur impunité ne pût pas enhardir les autres.

Il était deux heures après-midi; c'était celle du