Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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des fuyards intimidés et des frénétiques audacieux, des gens gagés pour exciter et dénoncer les mouvements Une compagnie de fusiliers avait suivi les cavaliers de près; je la trouvai en partie s'avançant dans mon palais, dans les vestibules. À mon aspect, elle s’arrêta ; je demandai le chef, il était caché dans les rangs, je ne pus pas le distinguer. Je demandai à cette troupe par quel ordre elle était entrée dans la juridiction de France? Je lui enjoignis de se retirer. Elle recula alors quelques pas; je crus avoir réussi de ce côté-là. Je me retirai vers les attroupés qui s'étaient retirés dans l’intérieur des cours. Quelques-uns s’avançaient déjà contre les troupes à mesure que celles-ci s’éloignaient. Je leur dis d’un ton décidé que le premier d’entre eux qui oserait dépasser le milieu de la rue je Le forcerais à rentrer. En même temps, le général Duphot, l’adjudantgénéral Sherlock, deux autres officiers et moi tirâmes le sabre pour retenir cette foule désarmée, dont quelques-uns seulement avaient des pistolets et des stylets; mais tandis que nous étions occupés de ce côté, les fusiliers, qui ne s'étaient retirés que pour se mettre hors de la portée du pistolet, firent une décharge générale. Quelques balles perdues allèrent tuer les hommes des derniers rangs. Nous qui étions au milieu, fûmes respectés; après quoi la compagnie se retira encore pour charger. Je profite de cet instant, je recommande au citoyen Beauharnais, aide de camp du général en chef Bonaparte,

qui se trouvait par hasard auprès de moi, au retour