Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

LE GÉNÉRAL DUPHOT 163

d’une mission dans le Levant, et à l’adjoint aux adjudants généraux, Arrighi, de contenir, le sabre à la main, cette troupe qui était animée par des sentiments très différents, et Je m’avance avec le général Duphot et l’adjudant général Sherlock pour persuader la compagnie de fusiliers de se retirer et de cesser le feu. Je leur crie de se retirer de la juridiction de France, que l’ambassadeur se chargeait de faire punir les attroupés, qu'ils n’eussent qu’à détacher pour cet effet quelques-uns des officiers ou bas-officiers au Vatican chez le général ou chez le gouverneur de Rome, ou chez le sénateur, ou tout homme public, qu’alors tout se terminerait. Le trop brave général Duphot, accoutumé à vaincre, s’élance d’un saut, 1l est entre les baïonnettes des soldats, il empêche l’un de charger, il évite le coup de l’autre déjà chargé. Nous le suivons par instinct national. Il était l’ami des deux partis, il était pacificateur; et eût-il été considéré comme ennemi, il était leur prisonnier. Trompé par son courage, il est entrainé jusqu’à une porte de la ville appelée Septiminiana. Je vois un soldat qui lui décharge son mousquet au milieu de la poitrine. 11 tombe et se relève en s’appuyant sur son sabre. Je l'appelle, il revient à nous. Un second coup l’étend sur le pavé. Plus de cinquante coups se dirigent encore sur son corps inanimé.. L’adjudant général Sherlock n’est atteint d'aucun coup, il voit tomber son brave camarade ; tous les coups vont se diriger sur nous. Il m'indique une route détournée qui nous conduit aux jardins