Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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du palais, et nous soustrait aux coups des assassins de Duphot et à ceux d’une autre compagnie qui arrivait et faisait feu de l’autre côté de la rue. Les deux jeunes officiers, pressés par cette seconde compagnie, se réunirent à nous. Ils nous font découvrir un nouveau danger : la nouvelle compagnie pouvait entrer dans le palais où ma femme et sa sœur, qui devait être le lendemain l’épouse du général Duphot, venaient d’être emportées par force par mes secrétaires qui rentraient et par de jeunes artistes. Nous regagnons le palais par le côté du jardin. Les cours étaient encombrées par les lâches et astucieux scélérats qui avaient préludé à cette scène horrible. Une vingtaine d’entre eux et des citoyens: paisibles sont restés morts sur le champ de bataille. Je rentre dans le palais; les marches sont teintes de sang; des moribonds se trainent, des blessés se lamentent; on parvient à fermer les trois portes de la façade de la rue.

Les lamentations de l’amante de Duphot, de ce | eune héros qui, constamment à l'avant-garde des ‘armées des Pyrénées et d'Italie, avait toujours été victorieux, égorgé sans défense par de lâches brigands ; l’absence de la mère de ma femme et de son frère, que la curiosité avait depuis le matin éloignés du palais pour voir les monuments de Rome; la fusillade qui continuait dans la rue et contre les portes du palais; les premières pièces de ce vaste palais Corsini que j’habitais, encombrées par des gens dont j’ignorais les intentions; ces circonstances