Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

LE GÉNÉRAL DUPHOT 179

sortent sur-le-champ de sa juridiction. Ses officiers eux-mêmes, à l'en croire, auraient fait chorus avec lui pour faire comprendre à Ceracchi « la folie de son entreprise ». Et il prête ce propos à l’un d'eux : « Si le gouvernement de la ville, aurait dit à Ceracchi Sherlock, désabusé sans doute par une expérience toute récente, fait pointer contre vous un canon, où est votre prétendue liberté? » Cependant, dans la rue, l’attroupement grandissait. Ils étaient là, sous les fenêtres de l’ambassadeur, cinq cents patriotes qui obstruaient la rue, hurlant sans répit : Liberté! Vive la république romaine! A bas le pape (1) ! Joseph prétend contre toute vraisemblance que ses officiers lui demandèrent alors l'autorisation de dissiper par la force le rassemblement, qu'il s’y opposa, et, convaincu qu'il lui suffirait de haranguer les émeutiers pour ramener le calme, descendit dans la rue, « revêtu des décorations de sa place» etsuivi de ses officiers.

Sur ce point il est en contradiction formelle

(1) Mémoires de Consalvi, t. I, p. 54.