Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

192 LE GÉNÉRAL DUPHOT

adresse au marquis Massimi, ministre du pape à Paris, Doria ne dit un mot de cela. Dans cette dernière même il se fait plus humble encore, se déclare inconsolable et implore à genoux la clémence du Directoire. « La République peut demander telle satisfaction qu'elle voudra; la demander et l'obtenir sera la même chose, car ni Sa Sainteté, ni moi, ni la cour de Rome, ne serons jamais tranquilles jusqu’à ce que nous soyons sûrs que le Directoire sera satisfait (1).

Joseph, en possession de ses passeports, fit « dans le calme de la nuit » ses préparatifs de départ. Il chargea l’adjudant général Sherlock, en sa qualité de compatriote et d’ancien camarade de collèse de Duphot, d'annoncer à la famille de celui-ci le deuil qui La frappait (2), fit faire des effets du malheureux général un paquet cacheté qu'il remit à d’Azara avec prière de les garder « jusqu’à ce que les héritiers en disposent » (3), et, à six heures du

(1) Moniteur du 12 janvier 1798.

(2) Voir aux Pièces justificatives, n° 20, la lettre de Sherlock à Duphot père.

(3) Lettre de d’Azara à Joseph Bonaparte. (Moniteur du 12 janvier 1798.)