Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 493

1838, le différend survenu sur la frontière austro-monlénégrine, du côté des Pastrovitji, fut suivi d'un armistice dans les formes les plus régulières, ainsi que cela a lieu enfre nations belligérantes. En 1841, fut signé un véritable traité de délimitation de la frontière austromonténégrine, et le grand chancelier de l'empire, prince de Metternich, écrivit lui-même à Pierre II une lettre dans laquelle il le félicitait, et se félicitait lui-même de l'heureuse issue des travaux de démarcation. Comment un gouvernement, à la tête duquel se trouvait le célèbre diplomate que nous venons de nommer, eût-il acquiescé à une délimitation de fronfières avec un pays dont l'existence n'eût été pour lui que celle d’une province rebelle à son souverain? Ne devons-nous pas voir là au contraire une reconnaissance implicite de cette autonomie que le Monténégro ne veut à aucun prix abdiquer. Aussi, reconnaissants de ce que l'Autriche avait fait pour eux, les Monténégrins lui offrirent le concours de leurs armes pendant la guerre de 1848 ; et à son tour le gouvernement impérial chargea, en 1852, le feld-maréchal Leiningen de plaider leur cause à Constantinople, et d'obtenir de la Porte le maintien, pour la principauté, du statu quo ante bellum.

C'est sous le règne de Pierre le Grand, et à l'occasion de la guerre que ce monarque soutenait en 1711 contre la Turquie, que commencèrent les relations diplomatiques du Monténégro avec la Russie. Dans son manifeste, daté du 3 mars de la même année, et adressé aux chefs de la Montagne-Noire (Danilo et Luka Petroviij), le {sar les convoque à prendre les armes contre l'ennemi commun, leur promettant des récompenses signa-

lées pour le service qu'il demande. Dans un autre ma28