Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

49% LE MONTÉNÉGRO CONTEMPORAIN.

nifeste de l'année suivante (16 avril 1712), Pierre le Grand dit aux Monténégrins « ... qu’en reconnaissance de leurs services précédents et actuels, il leur accorde d'être mdépendants ».

Les successeurs de Pierre le Grand, et spécialement les impératrices Catherine [°°, Élisabeth et Catherine II, correspondirent fréquemment avec le Monténégro, et lui envoyèrent de riches présents; Paul I*, en 1799, lui assura même, comme nous l'avons vu, un subside annuel. Mais, c'est à dater de 1806 que la Montagne-Noire unit véritablement ses armes à celles de la Russie, en prenant la part la plus active aux opérations militaires exécutées contre les Français dans toute la contrée des Bouches et devant Raguse. En 1852, l'empereur Nicolas, en donnant sa haute approbation à la sécularisation du gouvernement sous le prince Danilo, affirma implicitement le droit du Monténégro à se régir en toute liberté, et manifesta ainsi d’une facon éclatante ses sympathies pour une reconnaissance officielle de l'indépendance de la principauté. Enfin, les rapports de plus en plus ffréquents et intimes du Monténégro avec la Russie, depuis le voyage du prince Nicolas à Saint-Pétersbourg, en 1869, démontrent suffisamment que le gouvernement du tsar serait le premier à accepter diplomatiquement toute déclaration tendant à libérer définitivement le Monténégro, vis-à-vis de l'Europe, de sa prétendue vassalité envers la Porte ottomane.

Le Monténégro resta pour ainsi dire inconnu de la France, jusqu'au moment où les conquêtes incessantes de l'Empire conduisirent en Dalmatie les armées de Napoléon. Celui-ci, désireux de s'attacher par la reconnaissance l'illustre Pierre I, lui fit mutilement offrir