Le serment de liberté et d'égalité en Maine-et-Loire
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d'égalité. On peut citer à cette époque plusieurs prêtres qui modifièrent leur manière de voir, nolamment M. Meilloc, supérieur du Grand Séminaire. Ce dernier s’appuya sur la Déclaration des Droils de l'homme el du citoyen qui précédait l’Acte constilulionnel du 24 juin 1793, pour dire aux religieuses hospitalières de SaintJoseph de Baugé que le serment était purement civil et excluait lé spirituel. — Un prêtre angevin ayant écrit à ces religieuses, au commencement de 1794 : « De plus «le 120 prêtres détenus au Séminaire d'Angers, auxquels on le demanda, vers le mois d'octobre 1792, sous peine d'être privés de tout traitement, il n'y en eut qu’un seul qui le fit, et il l’a rétracté à l'heure de la mort », M. Meilloc répondit : « Lorsqu'on a demandé ce serment aux prêtres, au mois de septembre 1792, l'Assemblée n'avait ‘ pas donné de la liberté et de l'égalité les explications et définitions qu'elle a données depuis (24 juin 1793), et l'objet du serment n'était pas alors clairement déterminé, comme il l’est aujourd'hui, à l’ordre civil et politique. C’est pour cette raison qu'on fut alors mal édifié de le voir prêter à quelques prêtres et surtout aux deux qui eurent la faiblesse de le prêter à Nantes au temps de la déportation ; ils furent très coupables de le prêter dans celte circonstance. » — Les prêtres sexagénaires et _infirmes étaient restés emprisonnés à*Angers jusqu'au {7 juin 1793, jour où les Vendéens leur avaient donné la liberté. M. Meilloc disait en parlant d'eux, dans un autre écrit de janvier 1794 : « Les prêtres détenus, dont plusieurs étaient connus pour avoir des lumières, avaient décidé que si l'Assemblée s'expliquait ou permettait à ceux de qui elle exigeait le serment de s'expliquer, de manière à en bien déterminer le sens et à le restreindre à l'ordre civil et politique, on pouvait prêter ce serment, et à ces conditions ils étaient disposés à le prêter (1). »
(1) Les religieuses de Baugé firent le serment le 17 février 1794, sur les