Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

42 LES CAHIERS DES CURÈS

La réaction clérico-monarchique de 1871 les a fait arriver aux totaux de 113,750 religieuses — dont 14,000 non autorisées — et de 42,000 religieux — dont 7,500 sans autorisation (1).

Le total général de 155,750 est presque le double de celui de 1788. IL n’est pas de 5,000 inférieur à celui donné, pour 1765, par l'abbé Expilly (2).

Si les décrets du 29 mars 1880 n'étaient intervenus, l'Ancien régime se fût trouvé restauré par un de ses côlés les plus haïs et les plus méprisés de nos pères.

II LA COMPAGNIE DE JÉSUS CONDAMNÉE ET ABOLIE

Les jésuites, en 1789, n'existaient plus ni légalement ni canoniquement. Ce n’est qu'en 181%, après la défaite et l'invasion de notre patrie, que Pie VIT osa les rétablir, par la bulle Sollicitudo omnium ecclesiarum, pour en faire les inspirateurs ct les auxiliaires d'une réaction universelle contre la Révolution française.

Clément XIV les avait abolis par son bref ARedemptor noster, du 21 juillet 1773, sur l’injonction des puissances catholiques, en particulier des rois de Portugal, d'Espagne, de Naples et de France, qui les avaient déjà violemment expulsés de leurs Etats, les réputant coupables de se livrer à l’agiotage et à la politique, déclarant, comme écrivait l'am-

(1) D'après les dernières statistiques officielles. La carte fiqurative de la propriélé immobilière des congrégations, dressée par ordre de M. Gambetta, président de la Chambre des Députés, et publiée au mois d'août 1884, établit que les biens des congrégations couvrent 40,520 hectares, 68 ares, 84 centiares, et ont la valeur vénale de 712,538,980 francs.

(2) En son Dictionnaire des Gaules et de la France,