Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

22 LES CAHIERS DES CURÉS

vêques d'Arles, de Bourges et dé Toulouse: de l'évêque de Meaux et de cinq conseillers du roi, parmi lesquels Joly de Fleury, d'Ormesson et d'Aguesseau. Elle s’adjoignit quatre théologiens et quatre avocats. Un instant supprimée en 1779, elle fut peu après reconstituée sous le titre de Commission de l'Union, qu'elle porte encore dans l'Almanach royal de 1784.

Sur son injonction, tous les ordres religieux durent tenir une assemblée capitulaire en 1766. L'année suivante, le 25 mars, sans prendre souci des canons du concile de Trente, sans daigner même consulter le Saint-Siége, elle fit, par ordre royal, élever l’âge des vœux solennels, — qui entrainaient mort civile, — et prescrire la fermeture de tous les couvents ayant moins de seize religieux dans les villes, moins de douze dans les campagnes.

Du coup, les antonins et les célestins furent abolis ; 1,500 maisons furent réunies ou supprimées,

Dans les rapports mêmes des évêques, rédigés pour justifier ces rigueurs, tous les vices de la vie monacale étaient mis à nu, toutes les corporations religieuses « vouées, dès 1770, à la vindicte publique. »

Le passage où l’on se plaint de ce que « des écrits coniraires aux véritables principes de la foi sortent des couvents » autorise à supposer que la Commission des réguliers, sous l'inspiration jésuitique de Brienne, vengea la Compagnie de Jésus en pliant et brisant tous les ordres suspects d'opposition à la Bulle Unigenitus.

Sans rechercher (1) le secret mobile clérical de ce grand bouleversement monastique, M. H. Taine (2) en exagère beaucoup, ce nous semble, et le but et l’efficacité.

Le législateur de 1766, explique:t-il, opéra cette réforme

(1) Comme M. Jean Wallon, p. 78-85, (2) T. IT, 218-214.