Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LES TROIS CLERGÉS 23

complexe : « remaniement des constilutions primitives; défense à tout Institut d’avoir plus de deux couvents à Paris et plus d'un dans les autres villes ; recul des vœux qui ne sont plus permis à l’âge de seize ans, mais sont reportés jusqu'à vingt et un ans pour les hommes et dix-huit pour les filles ; un minimum de religieux obligatoire dans chaque maison; ce minimum variable de quinze à dix-neuf suivant le cas; s’il n’est pas aflcint, suppression de la maison et défense d’y recevoir des novices. »

Par ces divers procédés, ajoute l’auteur des Origines de lu France contemporaine, neuf congrégations entières furent éleintes en douze ans. Au bout de vingt ans, 386 couvents étaient fermés, Le nombre des religieux était diminué d'un tiers. Et si, « après cela, on trouvait les moines trop nombreux, trop riches et trop oisifs, il n’y avait qu'à continuer; avant la fin du siècle, par la simple application de l’édit, sans injustice ni brutalité (sic), on ramenait l'institut aux limites du développement, à la mesure de fortune, au genre de fonctions que peut souhaiter un Etat moderne fsic). »

Car, pour le sceptique historien, les couvents ont toujours leur utilitéindividuelle et sociale. Il traite de folie la négation des vœux par la Constituante ouvrant les cloîtres, et de folie furieuse la fermeture des couvents par la Législative, la proscription de l’habit même du moine par la Convention nationale.

Néanmoins, — et c'est pour nous ce qu'il est bon de retenir des étranges raisonnements de ce contre-révolutionnaire, inattendu des libéraux, — M. Taine constate qu'à la fin de l’ancien régime une réforme du clergé était névessaire, et que « cette réforme devait se faire avec la coopération même, sous la direction de l'Etat, »

En effet, — et ceci, sans doute, s'applique à l'Etat républicain aussi bien qu'à l'Etat monarchique, — le clergé est un corps. « Un corps n’est pas un individu comme les au-