Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LES TROÏS CLERGÉS 25

S'il lui eût plu, tous les ordres de cette société monacale, entièrement subordonnée à la société civile.

La souveraineté est passée, depuis 1789, du roi à la nation. Elle ne s'exerce plus par le caprice d'un monarque, mais au nom de la loi, que fait la représentation nationale. Sous le régime actuel de la liberté individuelle, inaliénable et irrestrictible, de la liberté de conscience inviolable, de la reconnaissance légale de plusieurs cultes soldés, les congrégations ne sauraient évidemment être moins dans la main de l'Etat que sous l'Ancien régime. Les « autorisées » ne doivent l'existence qu'à « l'utilité publique », qui leur a été reconnue ct qui pourrait leur être légalement déniée « si elles devenaient nuisibles ». Quant aux « non autorisées », elles n’existentpas, et, enle leur notifiant, le gouvernement républicain n’a fait que couper court à une scandaleuse et dangereuse violation de la loi.

VI LES COUVENTS AU MOMENT DE LA RÉVOLUTION

Si l'on compare les chiffres de l'abbé Expilly, — 159,609 religieux et religieuses, en 1764, — et ceux de M. Taine, —60,000, en 1788, —on voit que les réformes de la Commission des réguliers et de l'Union, d'une part, et d’autre part, la propagande des philosophes et des économistes, ont, en un quart de siècle, réduit de plus de moitié la population monacale. Mais le nombre des abbayes, monastères, était resté presque le même, On trouvait toujours inscrits dans l'AImanach officiel : 4,100 abbayes d'hommes, 678 abbayes de filles, 1520 convents de religieux mendiants. divisés en 87

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