Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LES TROIS CLERGÉS 31

M. Boiteau s'arrête au total de 250 millions pour les cens et les dimes, sans apprécier les droits féodaux en nature, ni le casuel et les quêtes (1).

Les recherches minutieuses de M. H. Taine, — dont les cléricaux aiment tant à citer ce qui leur convient, sans prendre garde au reste, — ont conduit l’auteur des Origines de la France contemporaine à confirmer le chiffre de la valeur des biens-fonds du clergé produit par Cambon, dans le rapport du comité des finances, lu le 1er février 1793, à la Convention (2}.

4 milliards 200 millions.

Ces 4 milliards, selon M. Taine (3), rendaient annuellement de 80 à 100 millions. Bonvalet-Desbrosses dit 124 millions.

Mais cela sans compter :

10 La dime, donnant 123 millions, à doubler, sinon {ripler, pour en obtenir l'équivalent actuel; ear, suivant A. Bailly (4), elle prenait, calculée au taux le plus modéré, la dix-huitième partie du produit brut de la terre;

20 Les droits féodaux, dont jouissaient la plupart des membres du haut clergé individuellement, les chapitres et les couvents collectivement; qui élevaient, au dire d'Arthur Young (5), la rente du seigneur foncier à 3 3/% pour 100, au lieu de 2 4/2,revenu ordinaire de la propriété libre ; « qui enfin, d'après l'appréciation de M. Taine, » représentaient plus de 14 pour 100 du produit net des cultivateurs (6) ;

3° Le casuel ordinaire des églises et les expéditions d’ac-

(1) L'Étude de la France en 1189, in-89, Guillaumin, p. 49.

(2) Moniteur, n° 3% et 35:

(3) I, 19

(4) Histoire financière de la France, 2 vol. in-8°, 1850, t. IL, p. 415. ) Voyages en France, 1181-1789. )

( (6) [, 485,