Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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très insuffisantes « portions congrues, » ne pouvaient vivre que des profits extérieurs de l'autel.

Apprécions modestement à 25 millions le casuel et les quêtes en argent et en nature; rappelons les chiffres les mieux établis précédemment : 123 millions pour les dimes, 42% millions pour les biens-fonds et comprenons-y, avec une impartialité qui ne manque pas d’exagération, les cens féodaux. Nous obtenons le total de 272 millions.

Ce revenu annuel capitalisé donnait, constate M. Taine, pour les biens # milliards, pour les dimes 3 milliards et demi. Représentons la valeur du casuel par un demi-milliard. Nous arrivons à 8 milliards (1).

Notez bien que les 8 milliards devraient être fiplés pour représenter leur valeur actuelle.

IX LA PROPRIÉTÉ DE MAINMORTE LIMITÉE PAR LA MONARCHIE

Montesquieu écrivait avec une profonde ironie, dans l'Esprit des lois (1) : Le clergé recevait tant qu'il fallait que, sous les trois races, on lui eût donné plusieurs fois tous les biens du royaume. Mais si les rois, la noblesse et le peuple trouvèrent le moyen de lui donner tous leurs biens, ils ne trouvèrent pas moins celui de les lui ôter. Le clergé a toujours acquis, il a toujours rendu, et il acquiert encore. »

Sur ce dernier point, Montesquieu a raison,mème en 1880.

(1) Ce chiffre se trouve exactement constaté dans la brochure très étudiée d’un économiste, appuyant le ministère Turgot, le Clergé soumis à la corvée iL8, sans lieu ni date, 25 p., Bibl, nat. L. B. 39 1053.

(4) Chapitre X du livre XXXI.