Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LES TROIS CLERGÉS 41

Tous les prélats, constate Ferrières, (1) « avaient 100,000 livres de rente, quelques-uns 200,000, 300,000 et jusqu'à 800,000 ».

Le siège de Sens, ajoute M. Taine, dont les minutieux détails méritent d’être recueillis, rapportait 70,000 livres, Verdun 74,000, Tours 82,000, Beauvais, Toulouse et Bayeux 90,000; Rouen 100,000; Auch, Metz, Albi 120,000 ; Paris et Cambrai 200,000, « en chiffres officiels, et probablement moilié en sus en sommes perçues ».

Les moindres villes de province, — celles qui ne sont actuellement que des sous-préfectures, des chefs-licux de canton, — Conserans, Mirepoix, Lavaur, tiez, Lombez, Saint-Papoul, Comminges, Luçon, Sarlat, Mende, Fréjus, Lescar, Belley, Saint-Malo, Tréguier, Embrun, dont la circonscription comprenait deux cents, cent, parfois moins de cinquante paroisses, avaient des évêques qui touchaient de 25,000 à 70,000 livres en chiffres officiels, et de 74,000 à 210,000 livres en argent d'aujourd'hui (2).

Parmi les abbayes, on en comptait 27 rapportant de 20,000 à 100,000 livres de rente à l’abbesse, et 33 produisant de 25 à 120,000 livres à l'abbé. « Selon la coutume de donner à qui plus à », reprend le terrible statisticien (3), « par-dessus leurs revenus épiscopaux, les plus riches prélats avaient les plus riches abbayes ». Et il cite nominalement, d'après le dernier A /manach royal de Ancien régime :

M. d'Argentré, évêque de Séez, qui se faisait ainsi un supplément de 34,000 livres de rentes; M. de Sulfren, évêque de Sisteron, 36,000 ; M. de Girae, évêque de Rennes, 40,000: M. de Bourdeilles, évêque de Soissons, 42,000; M. d'Agout de Bonnevalle, évèque de Pamiers, 45,000 ; M. de Marbœuf,

(1) Mémoires de Ferrières, t. u, pe ol (2) Taise, t. 1, p. 55.

(3) Ibid. 84,