Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits
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archevèque de Lyon, 50,000; M. de Cicé, archevêque de Bordeaux, 39,000; M. de Luynes, archevèque de Sens, 82,000; M. de Bernis, archevèque d'Alby, 100,000. M. de Dillon, archevêque de Narbonne, 120,000 ; M. de Larochefoucauld, archevêque de Rouen, 130,000.
Le cardinal de Brienne, archevêque de Toulouse, tirait des abbayes un supylément de 106,000 livres. Chassé du pouvoir, raconte Marmontel (1), il ne manquait pas d’envoyer prendre au Trésor les 20,000 livres de son mois ministériel non échu ; cependant il avait, outre les appointements de sa place etles 6,000 livres de pension attachées à son cordon bleu (de chevalier du Saint-Esprit), 678,000 livres de rentes en bénéfices ; d’une seule coupe de bois, opérée dans une de ses abbayes, il tirait, en 1788, un million.
Pourtant il n’était, sous le rapport de l’opulence, que le second des prélats francais. Le premier était M. de Rohan, archevêque de Strasbourg, a qui ses abbayes fournissaient, non pas 60,000 fr. de rentes, comme ilest écrit à l'A/manach royal, mais 400,000.
Si bien, fait observer M. Taine, en résumant tous ces chitffres édifiants (2), que les évôques cités touchaient, exléricurement au revenu épiscopal déjà énorme, « le double et parois Le triple en sommes perçues, le quadruple et parfois le sextuple en valeurs d'aujourd'hui ».
(1) Mémoires, IT, 221. (2) L'Ancien régime, 84, 538-540.