Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LES TROIS CLERGÉS BH

une grande ville comme Bordeaux, l'archevèque libéral Champion de Cicé, confiait la direction de ses grandes réceplions à une très belle #t sans doute aussi très noble personne, sa maitresse authentique.

A propos de toutes ces étourderies, on ne peut moins religieuses, dont son érudition impartiale garantit l'authenticité, M. Taine risque cette réflexion philosophique sur «Les libertés de la soutane », que les derniers prélals de l’ancien régime portaient aussi gaillardement qu'un habit de cour : « Pour la leur coller au corps, il a fallu la tourmente révolutionnaire, puis la surveillance hostile d’un parti organisé et la menace d’un danger continu. Jusqu'en 1789, le ciel est trop beau, l'air est trop tiède, pour qu'on se résigne à se boutonner jusqu'au cou! » (1).

Quant à la religion, le haut clergé est trop « du monde, » non-seulement pour en prendre avec gravité la défense contre amusant esprit des philosophes, mais mème pour Y croire sérieusement. Elle est le moindre souci des abbés de cour.

Chez les dignitaires de l'Eglise, — «et, sur ce point, tous les témoignages sont d'accord, » affirme M. Taine (2), sauf à condamner plus loin (3) les généreuses tentatives de la Constituante pour rendre le clergé honnète et chrétien, — chez les archevêques et évêques, les hauts abbés, les grands vicaires et les chanoines, « il n'y a plus aucune foi! »

Dom Collignon, abbé de Metlach, seigneur haut juslicier et curé (primitif) de Valmunster, un saint homme qui ne dine qu’en petit comité avec ses deux maitresses, dit à qui veut l'entendre que la religion « est un établissement politique et un frein moral » pour la canaille.

(1) L'Ancien régime, p. 194-195. (2) Ibid. p. 382.384. (3) Dans Ja Révolution.