Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LES TROIS CLERGÈS 57

les évèques qui mettent toujours la religion en avant en aient beaucoup ? — Le pasteur, après avoir hésité, répondait: « Il peut bien y en avoir quatre ou cinq qui en aient encore ! »

Faut-il les chercher parnti les trois seuls roturiers (1) qui fussent, en 1789, pourvus des petits diocèses qu'on appelait « évèchés de laquais? » Pour sûr, on n'en trouve guère que trois dans l’épiscopat noble :

L’évêque de Blois, M. de Thémines, qui offrait la moitié de son revenu à la patrie et dictait les libérales ct égalitaires Instructions du hameau de Madon ;

L'évèque de Langres, M. de la Luzerne, qui, dans l'assemblée des Notables de 1787, se prononça, avec La Fayette, en faveur de la liberté des cultes, « aimant mieux des temples dans les villes que des prèches au désert ; »

L’évêque de Naney, M. de la Fare, qui, devant l'assemblée électorale de son Ordre, disait : « L'Eglise est duns l'Etat et, avant d'ètre ses ministres, nous sommes citoyens fran-

çais ! »

XIV LE CLERGË DES PAROISSES

Au-dessous des deux clergés que nous venons de décrire, —_ leclergé régulier et le haut clergé noble, — végétait, méprisé, misérable, le clergé roturier des paroisses.

Sur les 224,800,000 francs, — total minimum du revenu annuel des biens d'église, y compris les rentes, cens et dimes, — Bonvalet-Desbrosses, statisticien royaliste et clé-

(1) Raudot, la France avant la Révolution, p. 99.