Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits
58 LES CAHIERS DES CURES
rical, évalue la part revenant aux 36,243 cures et aux 5,322 annexes à 36 millions (1). Necker estimait (2) à 40, à 45 millions au plus les émoluments de toute nature touchés par les prêtres employés au service paroissial.
Ces prêtres, curés en titre, vicaires perpéluels, recteurs, ou, comme on dit aujourd'hui, desservants, vicaires ordinaires et « habitués » étaient au moins 50,000 (3).
Certaines cures privilégiées pouvaient produire jusqu'à 15,000 livres de rente (4). À Paris les curés de Saint-Sulpice et de Saint-Eustache se faisaient 10,000 livres de revenu annuel. Plusieurs du pays de Caux, jouissant de la dime entière sur un sol très-productif, arrivaient à gagner 20,000 livres (5).
Dans certaines provinces de conquête récente, comme la Lorraine et le Barrois, où le régime de la distribution des bénéfices par la faveur du roi et des grands, selon le concordat de 1516, ne s'était pas pleinement établi, il pouvait rester encore quelques cures, jouissant de leur droit ancien à la totalité des dimes et qui se donnaient au concours, sous l'autorité de l'évêque ct du pape (6).
Mais les curés, en état de vivre honorablement de l'autel et de faire du bien aux pauyres, ne formaient que des exceptions imperceplibles dans la masse du corps pastoral.
Il n'y avait que très-peu de cures indépendantes.
IL y en avait beaucoup de « régulières, » qu'administraient les congrégations élablies dans le voisinage ou que conféraient les supérieurs des couvents. De même, il y en
1) Boïteau, p. 49. 2) Dans son Administration des finances Il, p. 86, 3) Chiffre de Sieyès.
4) Boiteou, p. 193.
5) A. Guéroult, Dictionn. de la Francemonarcrique, in-8, 1802, . Curés.
&) V. l'abbé Mathieu, p. 115,