Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LES TROIS CLERGÉS 65

rures connus sous le nom de gros décimuleurs et que Jean Bodin appelait si bien imposteurs (1). »

XVI

LES DÉCIMES ET AUTRES IMPOSITIONS ÉCRASANT LE CLERGÉ INFÉRIEUR

Les « congruistes » eux-mêmes, quoique salariés, sans propriété, devaient acquitter Les décimes, c’est-à-dire leur quotepart de « ce que l'Eglise payait au pape et au roi » (2), de ce que l'Assemblée générale du clergé, toute entre les mains de l'aristocratie épiscopale et ab batiale, imposait au premier Ordre pour le solde des intérêts de sa dette.

Car si le roi obtenait ou plutôt arrachait des «dons gratuits », pour les besoins urgents de l'Etat, l'Eglise se gardait avec soin d’aliéner quoi que ce fût de ses biens ou de charger ses membres nobles et riches d’une contribution extraordinaire; elle empruntait et étendait le paiement des arrérages sur tous les ecclésiastiques, partagés en huit classes.

Les curés à « porlion congrue » formaient la huitième classe (3). Quoique le total des impositions du clergé ne

(1) L'abbé de Mesmont, lettres écrites à un cardinal en 17861787 et imprimées en 1189 sous le titre de Réflexions critiques et impartiales sur les revenus et sur les contributions du Clergé. M. Jean Wallon en a fait une analyse très complète dans son Clergé de 89.

(2) L'abbé Fleury, Inslilulion au droit ecclésiastique français, p.355 de l'éd. de 1701. — Voir aussi l'Abrégé des matières bénéJiciales selon l'usage de l'Eglise gallicane par Husson Charlotteau, manuel autorisé en 1663,et souvent réimprimé depuis, petit iu-18 de i72 pages

(3) Necker, Adminishration des finances, t. IL, ch. V.

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