Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

68 LES CAHIERS DES CURÉS

mourant, léguer leurs effets mobiliers à leurs parents ou à leurs amis (1).

En Normandie, dans le Soissonnais, dans l'Orléanais, l’archidiacre exerçait un droit de déport, qui consistait en une année et quaranie jours du revenu de toute cure vacante. Le curé nouvellement nommé ne venait exercer son ministère pastoral qu'au bout du délai, à moins qu'il ne «compost avec l’archidiacre » (2).

XVIL LE CASUEL ET LA LUTIE POUR LA VIE

Dans une des brochures les plus brèves, les plus simples et lés plus vives publiées par les curés à la veille des élections de 1789 (3), la misère des « congruistes » est expliquée en chiffres irréfutables.

Il est de notoriété publique, disent-ils, queles cures sont, par les décimes, imposées à « au moins le dixième, et que la plupart des canonicats ne sont pas même imposés au trentième; il y en a qui ne sont {axés qu'au quatre-vingtième. »

Avant le dix-septième siècle, les décimateurs donnaient aux desservants des paroisses « ce qu'ils voulaient, presque rien. » C'est malgré eux que des édits royaux, depuis Louis XILL, en 1629, jusqu'à Louis XVI, en 1786, ont élevé la portion congrue à 309, à 500, à 700 livres.

(1) Bose, Mémoires pour servir à l'histoire du Rouergue, 3 ol. in 80, 1797, I, 122; IT, 245.

(2) V. le « Plan de mémoire pour un vicaire savoyard qui ne possède avec sa cure que 900 livres de rente, » Grenoble, 1789, in-80.

(3) Réclamations des curés du royaume contre les injustices du haut clergé, 39 p. in-8°, Bibl. nationale, Lh” 1212.