Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

72 LES CAHIERS DES CURÉS

A cet entretien étaient tenus de coopérer, pour d’autres parts déterminées : le seigneur ou patron de l'église, la communauté rurale, enfin les décimateurs.

Ce partage des obligations était une source perpétuelle de disputes et de procès entre le pasteur, la fabrique, le château, le prieur commendataire ou le euré primitif. Les choses s'étaient tant bien que mal arrangées dans certaines localités. Une parcelle supplémentaire de dime était réservée aux marguillers, ou bien les habitants versaient « des sous de paroisse » pour les vases sacrés, les ornements du culte, le luminaire, le pain et le vin des offices. Pour l'école et son maitre, auxiliaire du curé, dans certaines localités se prélevail une dime spéciale, dite de «la troisième charrue, » parce qu'elle était due par le troisième des laboureurs, d'après l'importance de sa récolte (1).

Par corvées, les habitants devaient réparer la nef de l'église et tenir le presbytère en état extérieur convenable (2). La réparation et la reconstruction du reste de ces édifices incombait à des patrons, seigneurs ou décimateurs, qui le plus souvent ne résidaient pas dans la paroisse et contre lesquels les poursuites seraient devenues trop difficiles et trop onéreuses.

Si bien que souvent un curé de campagne ne savait où loger, où dire la messe. Tel jeune prêtre arrivant, en 1788, prendre possession d'une cure de Touraine, province des meilleures, se voyait offrir pour presbytère une masure « lésardée, crevée, menaçant ruine, sans portes ni croisées qui tinssent. » Il réclamait les réparations de droit ; l'année 1799 arrivait sans qu'elles fussent faites. Et, s'il en était ainsi pour un curé, que devait-ce être dans une « annexe » ou « succursale » pour un simple vicaire ?

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(4) L'abbé Mathieu, p. 145, (2) Edit d'avril 1695, art. 22,