Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

88 LES CAHIERS DES CURÉS

«— Mon parti est pris; je leur permettrai, je les presserai même de cultiver leur champ les jours de fêtes après le service divin, que je ferai de très bonne heure. Cest l'oisiveté de la férie qui les conduit au cabaret. Les jours ouvrables ne sont pas parmi les jours de la débauche et du meurtre. Le travail modéré contribue à la santé du corps et à celle de l'âme; de plus, ce travail est nécessaire à l'État.

« Supposons cinq millions d'hommes qui font pour dix sous d'ouvrage l’un portant l’autre, et ce compte est bien modéré; vous rendez ces cinq millions d'hommes inutiles trente-cinq jours de l’année, c’est donc trente-cinq fois cinq millions de pièces de dix sousquelEtat perd en maind'œuvre. Or, certainement, Dieu n'a jamais ordonné ni cette perte ni l'ivrognerie.

« — Vous concilierez la prière et le travail, Vous servirez Dieu etle prochain. Mais, dans les disputes ecclésiastiques, quel parti prendrez-vous ?

«— Aucun. On ne dispute jamais sur la vertu, parce qu'elle vient de Dieu; on se querelle sur des opinions qui viennent des hommes.

« — Oh! le bon curé! le bon curé! »

XXI LE VICAIRE SAVOYARD DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU Ce n'est pas ici le lieu d'exposer «la religion naturelle et civile, » telle que Jean-Jacques Rousseau la croyait devoir et pouvoir être imposée par le peuple souverain dans

uuce démocratie selon le Contrat social (1). Notons seule-

(1) V. Ch.-L, Chassin, le Génie de la Révolution;t. 1T, p.242, 247.