Lettres sur la révolution française : par J. Gorani, citoyen français, à son ami Ch. Pougens

FRANÇAISE. 2.6 chéri, de tout accident, de toute refponfabilité pendant cette Aonvelle révolution, ils avoient pris la précaution, ja veille de le fufpendre de toutes fonttions, ainfi qué fe Procureur, de la Commune, qu ’ils leurs avoient donné une garde fûre de quatre cens hommes dans l'hôtel de la mairie, & qu'ils les ont rérablis dans leurs fonéions, dès que la crife a été pañlée. Ce trait donne à cette révolution un caraëère unique de grandeur qui doit vous faire une forte impreffion, monfeigneur, & voici d’autres faits qui ne font pas moins .admirables.

Tout ce qu’il y avoit de richeffes enor, en argent, en diämans, en monnoies & en afignats, dans le chäteau des Thuileries, a été porté, partié à l’Affemblés nationale, & partie dans les buréauxevoifins des fections, qui en ont donné leurs récépiffés à l’Affemblée ; & par qui ces ades de fidélité ont-ils été faits ? caf précifément, monfeigneur, par cette clâffe. d'hommes que les nobles appellent la canaille, & que maintenant on nomme les Sans-Culottes.

La famille royale a été témoin qu’un de ces hommes _de travail , a apporté fur le bureau de l’Affemblée, un fac de 8co livres en écus; il a demandé en grace qu’on comptât tout-de-fuite ce qui étoit dans le fac, afin que le roi, préfent, pûr atefter fa fidélité.

Un autre ouvrier a apporté de la vaïffelle d’argent ; un autre, un porte-feuille contenant pour dix-huit-cents mille livres d’affignats: un autre a apporté une montre d’or à répétition, avec vingt-fept louis d’or qu’il avoit trouvés dans les poches d’un officier fuifle qu’il avoit tué. #l faudroit un volume pour recueillir tous les faits de ce genre, qui ont éclaté au milieu de tant d’horreurs.

Sans doute 1 étoit impoffible qu’il ne fe trouvèt des

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