Lettres sur la révolution française : par J. Gorani, citoyen français, à son ami Ch. Pougens

26 - RÉVOLUTION

Pillards dans une fi grande foule, mais au milieu du plus grand défordre, la police fe faifoit , & la juflice fe rendoir par ces mêmes Sans-Culottes , mieux qu’elles ne le furent jamais dans les temps les plus tranquiles par les agens du gouvernement fous l’ancien régime, Plus de cinquante voleurs , pris en flagrant délit, ont été, fur le champ , tués ou pendus aux réverbères » & leurs vols portés à l’Affemblée. Ce même peuple continue de faire la chaffe la plus vigoureufe aux brigands, dont la cour avoit infefté la capitale, en leur promettant le pillage des maïfons des Patriotes.

On met les fcellés, & lon fait les recherches les plus exatles dans les maïfons royales , & dans celles des anciens miniftres , des fon@ionnaires publics & royalifles, & d'autres gens fufpels. On a trouvé dans le fecrétaire du roi, & dans les papiers de l’intendant de la lifle civile , les mémoires de cé que Louis Xvr 4 dépenfé pour Coblents, pour fomenter les troubles dans le royaume , pour faire imprimer des écrits incendiaires , pour contrefaire , falfifier & difcréditer les affignats.

Les ffatues des anciens rois de France font brifées, elles vont étre converties en canons, pour foutenir la Hberté françaife, & les places publiques de cette nation ne feront plus décorées que de fes vertus & de fes triomphes. Voilà , monfeigneur, des aftes qui pafferont à Ja poftérité,

Poufé par la curiofité, j'ai voulu être témoin de tout ce dont je vous inftruis , monfeigneur ; j'ai vu, un inflant avant le combat, une demoifelle aimable & jeune encore, un fabre à la main, montée fur une pierre, & je l'ai entendu haranguer, la multitude ainfi qu'il fuit.

Citoyens! .... V'Affemblée Nationale a déclaré que Le