Lettres sur la révolution française : par J. Gorani, citoyen français, à son ami Ch. Pougens
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çais eff comme 1 à 20, & celui de vos revenus comme 1 à 23. Quelle difproportion ! N’eff-ce pas un délire pour une puiflance telle que la vôtre , de s'expofer au danger évident d'être étouffée fous une mafle fi énorme? &cela, pour foutenir les injuftes prétentions, foit de nobles auxquels vous aviez imprudemment donné retraite, & que vous avez été obligé de chaffer, parce qu'ils étoient au moment de vous perdre ; foir de prêtres que , je vous le répète, vous ferez bientôt contraint de traiter chez vous conime ils l'ont été en France.
Le moindre défaftre qui puifle réfulter contre vous , fire , de vos mouvemens hoftiles & fi difpendieux contre les Français, ceft de confommer inceflamment votre ruine, & d'allumer chez vous le feu de la guerre civile. Ne vous aveuglez donc plus fur votre fituation ; ce n’eit qu'au fein de la plus grande tranquilité , que vous pouvez éviter les malheurs dont vous êtes férieufement menacé; &, je. vous le répète, neconfultez que votre famille fur le parti que vous devez prendre, parce qu’elle feule a le plus grand & le même intérêt que vous de ne Point fe tromper.
C'eft une vérité prouvée par Pexpérience de tous les fiècles, & chez les nations catholiques furtout, que les prètres, les miniftres & les nobles ont toujours ééles plus grands ennemis des rois & des peuples; ce font ces pertides confeillers qui, dans ce moment, bouleverfent l’Europe, pour conferver & perpétuer lesabus dont ïls profitent, ce font eux qui s'efforcent d'élever de nouvelles barrières entre les trônes & les peuples, Bien loin de rifquer rien pour eux-mêmes dans les guerres qu'ils déterminent & qu’ils dirigent, ces guerres font pour eux des moyens d'augmenter leur fortune,