Lettres sur la révolution française : par J. Gorani, citoyen français, à son ami Ch. Pougens

FRANÇAISE. se chez tous les peuples civilifés , & les ouvrages des anciens philofophes en font foi ; mais ces droits ont été connus qu’ifolés les uns des autres , fans liaifon , fans currélation ; perfonne ; avant les Français, ne s'étoit avifé de réunir cette férie de principes & de vérités éternelles , en un feul afte dans l’ordre analytique, & de cet enfemble , réfulre un fyftême réoulier de philofophie naturelle ; dont la lumière eft indeftruétible. 2°. Les anciens peuples n’avoient pas pour leur inf truétion la reffource de Vart divin de limprimerie, qui rend Îe folitaire témoin de ce qu’on a dit, de ce qu’on a fait, de ce qu’on dit, de ce qu’on fait partout, qui perpétue les vérités des philofophes & leur gloire, les crimes des grands & leur exécration. Rerum tutiffima cuflos.

3°. La déclaration des droits deviendra néceffairement le catéchifme de tous les peuples , & les Français parviendront à leur en faire reftituer la jouiffance s quand même tous les defpotes royaux, facerdotaux, & toutes les ariftocraties s’accorderoient à promulguer la loï aufli atroce qu’abfurde , qui vient d’être publiée au nom de l’empereur, pour défendre à fes fujets de commercer avec les Français, de leur envoyer des fonds, & par laquelle il ordonne de fermer toutes les communications de fes États avec la France, & méecacé de traiter, comme efpions, les Français qui voyageront chez lui. L’imbécile miniftre de Vienne n'a pas vu qu’il faifoit figner à fon maître la ruine de fes fujets, & qu'il appeloit leur infurre@ion ; c’eft un véritable crime de lèze- Nation & de lèze- majefté, que François II. punira, dès qu'il en connoîtra les