Lettres sur la révolution française : par J. Gorani, citoyen français, à son ami Ch. Pougens

56 RéÉvorurror conféquences funeftes pour, lui-même. Kannitz devoir défendre auffi aux: Autrichiens de voyager en France ; car s'ils y vont., ils pourront bien s’en retourner chez eux, l’efprit & Le cœur pleins de l'amour de la liberté, de la haine de Pefclavage, & de la haine du def. potifme,

4°. Lorfque tous les moyens. de, corruption, de trahifon , & les forces combinées des émigrés; de la Pruffe & de l'Autriche, ont échoné, contre une Nation qui n’avoit encore ni armes, ni.fortifications, quel fuccès S+ Père, prétendez-vous obtenir contre elle ; VOUS Qui, de toutes les puiffances. de la terre ; êtes laplusfoible, a plus fanatique? La. révolution de France: n’eft pas, comme ïl vous plaît de la nommer. 2n£ fièvre paflagère : elle eft le réfultat de la plus longue.& de la plus fanefte expérience des ufurpations.,. des, efcroqueries , de la fourberie, di fanatifime > de: l’irfolence: & ‘du libertinage de fon clergé; de Ja fcélérateffe arrogante , avide, oppréffive & ruineufe de fes-noblés:;:de l’am. bition rapace, & de l’iniquité de fes patlemens; des

exattions & des vexations de fes financiers; des dila-

pidations & de fa tyrannie de fes rois, de leurs miniftres & de leurs courtifans; du défefpoir d'une Nation écrafée de plus de 700 millions d'impôts , excédée de misère & d'efclavage, & menacée d’une banqueroute de plus de fix milliards, Cette révolution de la Nation rançaife eft l'effet néceflaire du progrès de la raifon a dupreffentiment de fes forces & de la connoiffance de fes droits. : Telles font, Saint Père, les vraies caufes qui ont fait éclater la guerre des droits de l’homme contre. le defpotifme ; de la phiofophie contre les délires du facer-

nai