Lettres sur la révolution française : par J. Gorani, citoyen français, à son ami Ch. Pougens

FRANÇAISE.

ces defpotes, le plus profond filence fur la révolution françaife , & la plus exacte neutralité envers cette Nation; elle leur confeilloit de réformer promptement les abus de leurs gouvernemens , d’en fupprimer toutes dépenfes inutiles, de foumettre tous les fonctionnaires publics.à la refponfabilité la plus févère , de fe foumettre eux-mêmes aux régles éternelles de la juftice, en reconnoïffant qu’ils ne font que les régifleurs de leurs nations, &z non leurs maîtres.

Si ces defpotes font trop orgueilleux , trop ignorans, ou trop efclaves eux - mêmes de leurs miniftres, de leurs courtifans & de leurs prêtres, pour ofer faire ces ré ormes qui leur donneroïent la toute-puiffance de leitime publique, de l'amour & de la reconnoïffance des peuples, eh 18 qu’ils s’attendent aux terribles effets de leur juftice.

Je le répète, les vérités qui fe développent en France, formeront un nouveau foleil, qui répandra fa lumière 6e fa chaleur bienfaifante fur toutes les parties du globe, & il n’eft point au pouvoir des hommes, d’éteindre ce nouvel aftre, parce qu'encore une fois, fes élémens ne {ont que ceux de la nature, & le fimple développement de fes loix.

Pendant mon féjour à Rome, j'ai entendu beaucoup vanter la pro ondeur des vues de Grégoire VII, de Jules IT, de Sixte V, & fur-tout de Boniface VII, auteur de la bulle fi célèbre : Unam ecclefiam : Vour moi , faint Père, je fouriens que ces mêmes hommes ont ouvert le tombeau de la papauté , qu’ils feront les principaux auteurs de fa defiruétion; & voici mes raïfons :

Ces papes ont donné pendant quelques fiècles une