Lettres sur la révolution française : par J. Gorani, citoyen français, à son ami Ch. Pougens

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puiffence monftrueufe aw fiége de Rome ; leurs fucceffeurs en 6nt abufé pour plonger les peuples & les rois, dans l'ignorance, la fuperftition & lefclavage ; ces prêtres, enhardis par les premiers fuccès de leurs irapoftures , de leurs ufurpations, de leur tyrannie fe fonr pérfuadés qu'ils pouvoient tout ofer, & fe font permis les plus grands excès; ces excès ont irrîté quelques hommes énergiques & clair- VOyans, qui ont jeté quelques rayons de lumière fur les impoftures & les crimes des poñtifes ; cette fumière s’eft propagée, les perfécutions., les guerres de ‘religion, l'ont propagée davantage encore, ainfi que Pinvention dé l'imprimerie ; On a vu quella-puiffance &la richefle des papes & des prêtres, n’étoient que les fruits de leurs menfonges & de leurs efcoqueries, & que cette puiffance n’étoit fondée que fur l'ignorance & l'erreur qui fe perpétüoient par Pinftruëtion publique , dont les prêtres s’étoient emparés. En examinant leurs dogmes religieux , ‘on a reconnu qu'ils n'étoient-que des chimères ; des abfurdités, que les faits dont S'appuyoit cette religion , n’étoient que des fables : Enfin, de ces découvertes font réfultées les réformes des novateurs, qui ont beaucoup rétréci le cercle de Ja dumination des papes ; & ces pertes devoient leur en préfager de plus grandés, s'ils continuoiene d'infulter à la raifon.

On fe montre incapable de gouverner une nation, lorfqu'on ne fait point embraffer d'un feul co1p-d'œil, dans fes fpéculations politiques, le paf, 1e préfent & l'avenir l&r-cette impéritie a été celle de la plupart dés papes -qui ont régné depuis la réformation:

Si ,\depuisicet événement > toujours attentifs aux pro= grès des dümièrés &'au chañgement de Fopinion publi-