Lettres sur la révolution française : par J. Gorani, citoyen français, à son ami Ch. Pougens

FRANÇAISE. 7t quels les papes attribuent des miracles ? Enfin, com ment n’avez-Vous pas au moins foupçonné la mauvaife foi de vos prêtres, lorfque ivous les voyiez abufer du fommeil de la raifon, de l’enfance , pour lui inculquer leurs abfurdités ; lorfqu'ils vous déiendoient de faire ufage des lumières de votre raifon dans l'affaire qu'ils vous difoient être Îa plus importante à votre bonheur ? Comment n’avez-vous pas Vu que tant de précautions: étoient , de leur part, un aveu que leur religion ne pouvoit pas fouffrir le moindre examen de fa raifon ? Peuples, je doïs vous avouer, en face du ciel & de la terre, que tons les myftères, les dogmes & les miracles de votre religion ne font que des menfonses , des abfurdités, des fables ridicules : rejettez toutes ces fottifes, rentrez dans la jouiffance de vos droits naturels, foyez libres & fouverains ; foyez vos feuls lépiflateuts; renouvellez la république romaine; mais, pour vous préferver des vices & des abus qui ont anéanti l’ancienne; ne fouffrez, parmi vous, ni patriciens, ni chevaliers, ni cardinaux , ni prélats, ni évêques, ni prêtres, ni moines, ni religieufes, ni veftales ; foyez tous citoyens; profitez des lumières des Français, pour vous donner une conftitution fondée fur vos droits naturels, 6 qui vous en garantifle la jouiffance à perpétuité. Emparez - vous des richeffes des églifes, employez-les à la plus grande utilité publique ; faites des penfons viagères & honnètes aux individus religieux des deux fexes, que l’âge où les infirmités empêcheroient de fe marier ; donnez des terres & des rentes perpétuelles à ceux & celles qui fe marie. ront ; confervez précieufement vos fuperbes monuments anciens & modernes, &vos chefs-d’œuvres des arts, pour attirer chez vous les étrangers, qui, par leur con-

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