Lettres sur la révolution française : par J. Gorani, citoyen français, à son ami Ch. Pougens

FRANCAISE. 8x tont certainement l’efprit d’infurretion parmi vos peuplés, dui font extrémement miférables. Jai vifité une grande partie de vos provinces ; jai vécu long-tèemps à Naples, j'ai fréquenté votre cour; je vous ai étudié, fire ; j'ai étudié la reine, vos miniftres & vos peuples ; je connois les vices de votre gouvernement, la fituation de vos affaires ; & je puis vous donner dé bons conféils. Pour

Juger d'avance du dégré de confiance que vous pouvez

m'accorder , lifez, fire , dans le Moniteur Univerfel de

rance, du 15 juillet, des 4 & 20 août, du 1°" & 30 oétobre, mes lettres au roi de Pruffe, au duc de Brunfwick, au roi de Sardaigne &@ au Pape; votre majefté verra que ce que j'avois prédit à ces princes eft arrivé. Je ne vous répéterai point , fire, ce que je leur ai dit fur les vraies caufes de la révolution françaife, puifque vous pouvez le lire dans mes fufdites lettres; je ne vous entretiendrai-que de vos intérêts les plus preffans, je vous ferai connoître la confpiration habituelle de votre méchante époufe, & du fcélérat A@ton contre vous, contre votre lamille, & les moyens de ruiner leurs projets. Je vous ferai connoître les vices de votre gouvernement , & Îes moyens de les réformer. Je vous ferai voir combien vorre marine eft pitoyable & ruineufe, & comment vous pouvez la rendre utile ; combien vos peuples font fuperftitieux , ignorans , corrompus & méprifables, & comment vous pouvez les rendre éclairés, bons & heureux.

Mon zèle pour votre bonheur, fire, eft fondé fur fa certitude que j'ai, que la nature a tout ‘ait pour vous 5 & que les efforts de l’art n’ont pu parvenir à détruire en vous un efprit jufte & une ame honnête; je prouverai, par quelques détails, que mes fentimens pour

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