Louis XVI et la Révolution

L’AGITATION A PARIS. 275

représentait Louis XVI; l’anecdote est assez touchante : les Actes ne sont pas touchés :

Quand chez la Croix trente mille vauriens

Sur tous les meubles se jetèrent, Au portrait du prince ils n’osèrent Porter leurs sacrilèges mains.

Qui donc put inspirer à cette troupe impure Ou ce respect, ou cet effroi? Est-ce la peinture du Roi? Est-ce le monarque en peinture?

La chute en est jolie. Les Actes ne se contentent pas pourtant de si peu. Ils criblent Louis XVI de traits piquants. Au trictrac national, nouveau jeu inventé par les Apôtres, «le roi fait une école à chaque coup. » Un paysan, le père Gérard, chargé de personnifier le bon sens populaire, constate « que l’roi est devenu comme zéro en chiffre. » Dans un catalogue de livres, fourni par les Actes, on trouve ce titre significatif : « Le monarque passif, discours où l’on prouve que la France ne saurait être heureuse que sous les rois fainéants. » On plaisante les petits travers du pauvre roi, son amour du calme, sa tendance au sommeil, dans la morale d’une fable :

Un État est bientôt en proie aux factions Lorsque le peuple jase et que le roi sommeille. Rarement ce malheur arrive aux nations

Où le peuple se tait et le monarque veille.

Dans une allégorie facile à comprendre, nous entendrons parler d’un nouveau Pélias :

Déjà le charme opérant à la ronde,

De Pélias les gardes endormis,

Lui-même atteint d’une stupeur profonde, Entre les mains de Médée est remis.

On ne respecte pas même ses vertus, cette patience que les