Louis XVI et la Révolution
VARENNES ET SES CONSÉQUENCES. 295
morne : « Monsieur le général, le roi de France est parti, il est en fuite. — S'il est parti, la nation reste. Délibérons sur ce qu'il y a à faire. » Malgré l'air calme qu'il affecta pour faire cette réponse qui releva le courage de tout le monde, jamais nouvelle ne l’a plus consterné. » Le peuple, après un mouvement de fureur, redevient maître de lui-même, et passe de l'affection la plus profonde pour le roi à une indifférence absolue. Dumouriez « avait remarqué en général qu'après un premier moment de consternation, il s'était élevé à une rage violente, d’où il était rentré dans cette contenance froide et - fière qui annonçait une détermination fixe de défendre sa hberté, sans aucun raisonnement sur le choix du gouvernement. Cest de cette époque que l’infortuné Louis a perdu entière- Dumourrez. ment le reste d'amour ou de pitié qu’on conservait encore en province ». Ce mouvement, constaté à l’ouest par Dumouriez, est identique à l’autre bout de la France, au témoignage du marquis de Bouillé luimême : « La disposition du peuple était un délire de fureur contre le Roi, qui se manifesta à Metz et à Verdun principalement. »
Pendant le retour à Paris, le roi put causer politique avec Pétion et Barnave. Pétion fut très net, sans être grossier comme on s’est plu à le représenter. Gouverneur Morris, contre-révo-