Louis XVI et la Révolution
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parfait au marquis aurait moins satisfait la Constituante. Il faut ajouter que Louis XVI rétabli par les puissances étrangères el par l’armée des émigrés n’eût pas été libre. Une contre-révolution sanglante eût été imposée au roi, même s'il n'en avait pas voulu, par l'entourage des princes; dès le 30 octobre 1790, Vaudreuil écrit au comte d'Artois : « Les scélérats jouent de leur reste, et veulent intimider. L’arme de la terreur est celle qui jusqu’à présent les a si bien servis; mais cette arme commence à être bien usée, et l'arme de la vengeance s'aiguise d’un bout à l’autre de la France, et sera dirigée par vous et par l'honneur indigné. » Le 19 juin 4791, il parle au prince « de rendre l'autorité à votre frère sans effusion de sang, en ménageant des peuples égarés, en ne livrant au glaive de la justice rétablie que les chefs coupables d’une criminelle révolution ». Enfin le 23 juillet, Vaudreuil écrit au comte d’Antraigues : « Cela ira, cela ira. Il faut bien que cette sacrilège chanson soit enfin sanctifiée. »
On peut facilement s'imaginer ce qu’eût été à la fin de 1791 la répression confiée aux émigrés et aux parlementaires. Mais ce ne sont là que des suppositions, et nous avons mieux que des hypothèses à faire. Nous possédons les lettres de Léopold Il à sa sœur et à son beau-frère; le 2 juillet, il écrit à MarieAntoinette : « Tout ce qui est à moi est à vous : argent, troupes, enfin tout. » Le 5, il répète la même chose à Louis XVI « Mes ministres, les gouverneurs généraux aux Pays-Bas, mes généraux, mes troupes ont l’ordre, ainsi que le comte de Mercy, de se prêter à tout ce que vous pouvez désirer tant dans la chose que dans la forme. » Le même jour, il écrit encore une fois à sa sœur : « Tout ce qui est à moi est à vous argent, troupes, enfin tout..., trop heureux si je puis vous être bon à quelque chose, et servir à remettre ordre chez vous pour terminer un système scandaleux qui aurait bouleversé l'Europe entière à la longue. » Louis XVI est tout à fait de cet avis : il a résolu « de faire connaître à l'Europe l’état ou il