Louis XVI et la Révolution

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sans que les puissances intéressées en demandent raison. » Un peu plus tard, le baron de Goguelat porte à Vienne, au roi de Bohème et de Hongrie, ce billet qui, sous sa forme vague, est un appel très précis à l'étranger : « Croyez en tout point, mon cher neveu, la personne que je charge de ce billet. Ce 13 mars 1792. Signé : Marie-Antoinette. » — « Je pense absolument comme votre tante, et j'y ai la même confiance.» Signé: Louis. » Ce même roi, qui a juré fidélité à la Constitution, supplie l'Europe d'intervenir, et promet au roi de Prusse de lui payer tous les frais de l'invasion de la France. Le 13 juillet 1792, le roi de Prusse écrit à Schulembourg : « Il me parait juste que l’on püt convenir d’une indemnisation des frais que l'armement occasionnerait. » Et le fondé de pouvoirs de Louis XVI, le baron de Breteuil, de répondre immédiatement : « Je n’ai pas besoin d’attendre, Monsieur, la réponse du Roi, pour pouvoir prier Votre Excellence d'assurer le Roi de Prusse que le Roi mon maitre sentira toute la justesse des grands principes qui portent Sa Majesté Prussienne à vouloir s'assurer le remboursement des frais de tout genre que peuvent lui occasionner les mesures vigoureuses qu'Elle se propose de prendre en faveur du Roi. »

À partir du retour de Varennes, le roi renonce à toute nouvelle tentative d'évasion. Gouverneur Morris prépare inutilement un second projet : « Les mesures, dit-il, étaient si bien prises à cet effet, que le succès en était presque immanquable; mais le Roi (pour des raisons qu'il est inutile de détailler ici) renonça au projet le matin même fixé pour son départ, alors que les gardes suisses étaient déjà partis de Courbevoie pour couvrir sa retraite. » Il essaye de lutter contre l’irrésistible courant par de bien petits moyens. Il va jusqu’à tenter de mettre dans son parti les Loges maçonniques. Le 7 décembre 1791, Morris raconte une conversation curieuse sur ce point : « En causant avec M. de Laborde, nous allons d’une chose à l’autre : à la fin il me communique un journal qu'il est en train d'écrire