Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits
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houppelande aux larges basques; insoucieux, en un mot, de sa toilette et de sa santé (1).
. Sa santé! Elle lui manqua bien souvent, aussi bien la santé morale que la santé physique; et, dans les angoisses de sa sensibilité maladive, il souffrit plus encore qu'il ne fit souffrir les autres (2).
Un écrivain (3), qui se pique de dilettantisme littéraire, et dont la psychologie pénétrante égale la délicatesse affinée du style, a fort justement écrit:«Cetteviolenceintermittente,cettehumanitairerie par intervalles, ce sont les résultats, ce sont les phases diverses de la maladie inflammatoire, par où son corps est quotidiennement incendié, et dont il essaie en vain d’éteindre la brûlure farouche, et de calmer les vésicantes démangeaisons par des immersions et par des manœuvres hydrothérapiques, lesquelles parfois se prolongent pendant des journées tout entières. »
Voilà, peut-être, le mot vrai : Marat était wn inalade, justifiant à rebours l’axiome latin : Mens sana în corpore sano. Arrivent le prurit, les démangeaisons intolérables, l'individu de-
(1) V. aux Pièces Justificatives le portrait graphologique qui résume bien cette double face de là personnalité de Marat. (Document n° I).
(2) La Justice du 19 janvier 1885 (article de Santhonax).
(3) Henry Céard (Événement 1890).