Mgr de Mercy évêque de Luçon et les serments de 1792-1795

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employés ; qu'on peut se taire sur ses crimes, sur cette usurpation, mais non l'approuver, et que, sans légitimer l'usurpation, on doitse soumettre à l'autorité qui en est le résultat et en laisser le jugement à Dieu, mais qu’on ne peut pas se soumettre à des lois qui sont contraires à la religion ou qui gênent sa liberté essentielle, ou qui compromettent les règles de la hiérarchie de l'Eglise. Je lui ajoute que, quoique je condamne ceux qui auraient le malheur de faire cette déclaration sans lesrestrictions et explications susdites, je ne les tiens pas pour séparés de l'unité, puisque l'Eglise n’a pas prononcé; qu'il faut les plaindre et chercher à les éclairer, et point se séparer d’eux ni de leur ministère, si d'ailleurs ils restent soumis à l'Eglise, à leurs légitimes pasteurs, au pape surtout, et s'ils continuent à montrer le même éloignement pour le schisme et pour les schismatiques et intrus. »

M. Paillou, vicaire général de Mgr de Mercy, ne partageait pas les vues du prélat. Il mandait, le 17 avril 1797, à M. l'abbé Jean de Beauregard : « Pour en revenir à cette question en elle-même, la division qui règne à cetégard est, à mon avis, une des grandes plaies qu’ait reçues l'Eglise dans ces dernières années ; et l’entêtement qu’on a mis à soutenir son sentiment, l'éclat qu’on a donné à cette dispute, a fait très grand tort au clergé et lui en fait beaucoup encore. » (Papiers de la famille de Curzon, n° 2.)

Le 24 avril 1797, M. Paillou écrivait au même : « Cette manière de voir (l'acceptation du serment) et de penser gagne tous les jours où nous sommes. Nos hôtes n’en ont jamais eu d’autres. Nous avons autant d'évêques français pour que contre, et même plus. Une foule de gens instruils, surtout ceux qui n’ont pas de raison de consulter plus particulièrement la politique, sont revenus au même avis. Les trois quarts et demi des prêtres professent la même opinion. Voilà l’état des choses que je crois devoir vous exposer. On est très frappé, dans ce pays-ci, de ce qui s'est passé à Paris sur la question actuelle. »

‘ Le 21 mai 1797, nouvelle lettre au même : « Vous verrez, par l'extrait des lettres de Marie-Charles (Mgr de Mercy) et le raisonnement que j'en tire, qu'il ne peut être opposé à la soumission. (L'évêque, en effet, évoluait peu à peu dans le sens de la licéité.)