Notes de police : de Robespierre à Fouché : documents inédits : papiers secrets, erreurs judiciaires, complots, pamphlets, choses d'Église

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28 NOTES DE POLICE

jeune Eustache Guille prétend avoir entendu Berceau dire au lieutenant, en parlant de ses cavaliers : « Que voulez-vous! j’ai eu assez de « mal à les rassembler! je ne pouvais pas les « porter sur mon dos! » — ce qui constitue si peu une charge que personne n’a songé à la relever. « Que dire,-par contre, de ces dépositions de notaires à Frévent. Devant eux et à la réquisition de Nicolas Berceau, Louis Hauvry, aubergiste à l'enseigne de Saint-Martin, déclara que, le 13 juillet, étant rentré chez lui entre 6 et 1 heures du soir, il alla dans la chambre de sa maison où se trouvait Berceau, en compagnie d'Aldeberth et de Denis Gastrant, le boulanger du lieu, et leur servit une bouteille de vin ; qu'ensuite, le boulanger les ayant quittés, Berceau et Aldeberth descendirent dans une chambre basse où il leur fut servi à souper; qu'ils burent, à l’issue de leur souper, deux bouteilles de vin, et que Ausselin, procureur de la commune de Frévent étant entré près d’eux, ils burent ensemble de la bière, puis de l'eau-de-vie; qu'enfin, vers 41 heures 1/2, Berceau monta dans sa chambre; Aldeberth en fit de même, et partit le lendemain sans payer.

Il est équitable d'ajouter qu'Aldeberth revint quelques jours plus tard pour retirer des effets laissés par des cavaliers du nouveau détachement, et qu'il consentit à payer 12 sols pour sa part du souper du 13 juillet ; quant au vin et autres liquides absorbés ce jour-là, il déclara qu'il « en causerait » avec Berceau. Aux termes d’une autre déposition, un domestique de l’auberge, Augustin Salope, déclarait sous serment que, ce même jour, vers 11 heures du soir, Berceau s'était présenté à la porte de la cuisine, qu'il lui avait demandé une chandelle, était monté dans sa chambre, s'était mis au lit, où il n'avait pas tardé à ronfler fort, et n'était sorti de l'auberge que le lendemain malin à 5 heures.