Oeuvres diverses, S. 251

as lavé encôre, aux Yeux de M. Simon, la tache d’une faiblesse si tôt réparée ?

Chaumette, escorté d'une bande d'hommes sans aveu, n'est pas très adroit. Il est vrai que M. Simon ne

rétendait pas alors au Corps législatif.

Mais, monsieur le député, ces hommes sans aveu étaient, comme vous, les élus de la ville de Paris, et, plus que vous, ils avaient le sentiment de leurs devoirs. Investis de cette haute mission, à l'époque la plus périlleuse et la plus mémorable de notre histoire, ces hommes sans aveu eurent à cœur de placer leur grande Commune à la tête de la civilisation. Leur idéal n'était pas un troupeau de fakirs et de croyants ensevelis dans l’anéantissement des saints ou le marmottement des prières, mais un peuple fort, actif, intelligent, instruit, debout au grand air de l’Agora ou du Forum. La haine de Dieu et l'amour des hommes enflammait leurs ®wurages ; ils ne voulaient pas seulement chasser un roi et des prêtres, mais l'ignorance, la superstition et le charlatanisme, et lorsqu'ils tombèrent sous les coups d’un rhéteur spiritualiste, la Raison et la Liberté ont péri avec eux. Je comprends, mon-, sieur Simon, que vous insultiez à leur statue de bronze. Ils avaient ce qu'on ne remplace pas avec des élégies dévotes, une foi : la Révolution; un dogme : l'Humanité.

Pourtant, vous aimez le peuple vingt jours au moins avant l'élection; tous les einq ans, ce n’est pas de trop, et l'un de vos avatars s'appelle l'Oucrière. C’est que les titres de vos ouvrages sont suspects ot les mots prennent sous votre plume une signification fàächeuse. Vous dites : « Voici la religion naturelle », et je vois un bedeau qui nettoie la nappe de l'autel; votre Devoir est un ermite occupé à égrencr son rosaire, votre liberté de conscience, la liberté de l’Inquisition. Enfin, l'Ouvrière? Quelle parole d’amertume ou de décourasement allez-vous jeter. à cette malheureuse vietime ?