Oeuvres diverses

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« a une miscre presque intolérable, et c’est celle qui « vient nous surprendre au milieu des jouissances de « la vie.»

Proudhon venait sans doute de lire une page semblable, lorsqu'il a écrit : « Dieu, c'est le mal. » Qu’aurait-il dit de cette Providence, dispensatrice d’affaissement, et complice des verbiageurs? Jamais les spiritualistes ne cesseront de faire jouer à leurs entités le rôle infème d'utilité de légoisme ; ils n’ont qu'un but: éloigner de la couéhe du riche tout remords importun, endormir par un haschisch paradisiaque les misères du pauvre et renvoyer aux calendes du jugement dernier les assises de la justice. Leurs larmes reconnaissantes sont réservées de droit à l’agioteur millionnaire qui se voit obligé d'entrer aux contributions directes, à la suite d’une opération malheureuse.

C’est dans cette touchante disposition d'esprit que le sensible Simon aborde un des plus redoutables problèmes de notre monde.

Un jour, les malheureuses employées dans les fabriques autour de Lyon reçurent l'ordre de volager leurs cœurs, de laver leur visage, de prendre un habit et un air de fête. M. Simon, le socialiste philosophe, venait en berline, accompagné des autorités et du maître du licu, juger de oisu de la situation des classes ouvrières.

L'ouvrage est là tout entier. Avant de nous faire

- descendre dans l’enfer du prolétariat et de nous pro-

mener dans les sinistres régions de sanglots et de larmes où passent des générations vouées à la damnation humaine, Simon écrit au portique: Lasciate ogni speranza, voi ch'entrate. « Les causes d’inégalités sont permanentes et nécessaires. »

Lecture horrible et navrante. Simon découvre les plaies avec une sorte de complaisance, décrit les angoisses, les tortures, rend les sanglots, montre « dans le