Oeuvres diverses

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« sœurs de Saint-Joseph dans certains établissements, « et dans d’autres, aux sœurs de Saint-Vincent de « Paul. » 5

Quel Eden en vérité, « les fabricants qui ont fondé « ces écoles n'en retirent pas de profits, obligés qu'ils « sont de marcher en tout temps, à cause de leur outil« lage ct de leur personnel. »

M. Simon a-til vu leurs livres ? Je ne crois pas plus au désintéressement de ses fabricants philanthropes qu’à l'existence «de son Dieu et à limmortalité de son « àme ».

Encore un pas dans cette épouvantable fosse. Simon nous l’assure : «Plus de la moitié des enfants pauvres meurent dans l’année de leur naissance. » Aïnsi, « sur « cent enfants exposés à l’hospice de Rouen et ägés de « moins de soixante jours, 83 sont morts avant l’âge « d’un an.» Presque tous ont l’estomac tellement débilité qu’ils ne peuvent plus digérer et meurent de faim. Dans le département du Haut-Rhin, tandis que dans les familles de fabricants la moitié des enfants atteignent la vingt-neuvième année, cette même moitié cesse d'exister avant l’âge de deux ans accomplis dans les familles des ouvriers de filatures.

L'infatigable Simon décrit les mères qui ne peuvent garder leurs enfants à la mamelle obligées, en partant à la fabrique, de les stupéfier avec du dormant; la race humaine abâtardie, la famille impossible, des hommes voués pour leur vie à un état de faiblesse et de malaise, les conseils de recrutement impuissants à parfaire leur contingent, enfin la débauche brodant sur le tout et apportant son tribut d’empoisonnement à tant d’autres causes de mort.

Tel est le tableau tracé à grands traits par l’auteur de l'Ouvrière. Il ne peut point arguer de son ignorance. Nul n’a vu de plus près et décrit avec plus de précision l'étendue et la gravité du mal. Etait-ce done pour le