Oeuvres diverses

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auteurs égoistes de ces dégradations et non contre le pauvre diable qui, écrasé de douleur et de honte, tâche de tuer sa pensée encore trop vivante (à son gré) et va au bouge ou au cabaret oublier le sentiment de ses misères ? Le prêtre de la Religion naturelle propose de remplacer le trois-six par sa philosophie spiritualiste ; entre les deux drogues, je ne sais véritablement quelle est la plus pernicieuse ?

M. Simon sait bien pourtant d'où partent les exemples honteux qui démoralisent la nation, et cette corruption des classes élevées, débordant comme un flot impur sur la société tout entière. Pourquoi ce tableau digne de Couture, n’a-t-il pas tenté la plume de M. Simon comme les misères du pauvre ? Est-ce que le vice élégant n’est pas le vice? Et ce dandy, ivre de champagne sur des canapés, n'est-il pas au-dessous de l'ilote étendu dans le ruisseau qui, lui au moins, à l’excuse de son ignorance et de son abrutissement ?

Pourquoi M. Simon, après avoir décrit les régions des ténébres et des sanglots, ne nous a-t-il pas promenés à travers les régions de lumière et de fêtes ? Pourquoi ne nous a-t-il pas dépeint la sueur et le sang des misérables métamorphosés en perles sur la gorge des prostituées, en étoffes d’or, de soie et de brocard, en vins exquis sur la table de Trimaleion; le luxe effréné, voile menteur jeté sur les plaies de la France ; les ruelles et les masures, derritre les palais et les boulevards: un peuple enfin, créateur de richesses, broyé el insulté par la richesse ? Qu'il chante les scandales, les fureurs d’un agio qui ruine d’un coup de dé des milliers de familles, les mystères des falsifications, les victoires et conquêtes du monopole, toute l'épopée des mystifications sociales ! Le rapprochement n'eût point été hors de propos.

M. Jules Simon préfère prècher aux ouvriers les vertus théologales, comme si leur moralité pouvait ré-

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