Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

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ou plutôt pour le détrôner; et réuni avec la nation, il n’en était que plus fort pour empêcher le démembrement de l'empire; il pouvait prévoir le temps où les autres rois seraient obligés aussi de rendre aux peuples au moins quelques-uns de leurs droits, et que puisque l’époque de cette révolution était marquée par les destinées, il valait mieux être le premier roi qui la subît.

L'assemblée nationale ordonna donc que la révolution fût finie. Ce fut le trait d’une grande sagesse, et quine pouvait être justifié que par une grande puissance. Elle fit la révision de ses décrets, et rédigea l'acte constitutionnel qui devait être présenté à l'acceptation du roi. Elle lui laissa la liberté du temps et du lieu pour l’examineret l’accepter ou la refuser. Plusieurs

“intrigues vinrent à la traverse. Les privilégiés, effrayés de la tournure que prenaient les choses, recommencèrent leurs intrigues accoutumées. Les frères du roi, maintenant réunis, gardèrent toujours leur politique de déclarer que le roi n’était pas libre, et de ne pas reconnaître ce qu’il ferait. Quelques cours étrangèresleur fournirent de l’argentet leur facilitèrent V’enrôlement des hommes ; elles étaient étonnées de voir sitôt la Gn de ces événemens sur lesquels les faux calculs des émigrés leur avaient donné de fausses espérances. La France semblait

prête à se rasseoir sur de nouvelles bases et à reprendre toute la vigueur d’un peuple rajeuni; et les intrigues du dedans et du dehors se réunirent pour arrêter le cours de ces destinées qui effrayaient presque tous les puissans de l'Europe.

Mais enfin le roi accepta la constitution française, et cette démarche éclatante décida la révolution. Sans doute, nous serons agités encore ; les privilégiés aurontencore des moyens de troubler notre repos; etnotre passion pour la liberté entretiendra long-temps les défiances et même les exagérations qui l’accompagnent. Les nouvelles autorités constituées balanceront encore avant de se renfermer dans leurs limites ou de se mettre en pleine activité. Nos finances attendront cette lumière et ce cours facile et habituel que l'expérience seule peut donner. Les cours étrangères reconnaïîtront où ne reconnaîtront pas notre constitution , selon que leurs vues politiques leur feront espérer ou désespérer de profiter de nos dépouilles. Mais la puissance de la révolution française résistera par ellemême à tout, car elle est l'ouvrage des siècles, dela nature, de la raison et de la force.

Un 1our nous pourrons développer avec plus de détaildesévé-

nemens aussi intéressans pour la nation française ; et auxquels : . : : LE

elle a concouru touteentière:notre intention,aujourd’hui, n’a