Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

POLITIQUES. 15

XVIII.

Vorcr une grande querelle pour les siècles dix-huit et dixneuf : c'est de savoir si les peuples appartiennent aux rois ; OU si les rois appartiennent aux peuples; sil’autorité est instituée pour le plaisir de ceux qui gouvernent , ou pour le bonheur de ceux qui sont gouvernés.

XIX.

Ces deux thèses seront long-temps débattues ; d’un côté par les sages , et de l’autre par les rois. Mais les rois auront d’abord l'avantage, parce qu’ils plaident, comme on dit, les mains garnies. Ces combats seront les orages qui feront mürir la ré volution.

XX.

Le désavantage des peuples consiste dans leur ignorance, dans leur dispersion, dans la diversité des langues, dans celle des usages, des lois et des mœurs, dans la stupidité des haînes nationales. Les rois ont des armées, tout l’or des peuples et l'habitude de l'autorité: ils parlent tous la même langue; ils ont des ambassadeurs, des espions, des correspondances et des traités, la promptitude de la volonté, de l'accord et de l’exécution , et personne n’ignore qu'ils sont cousins.

XXI.

Ex généralune vériténouvelle a besoin detrenteansau moins pour s'établir chez un peuple nombreux quand il est calme et Sans passions. Avant qu’elle ait retenti plusieurs fois à toutes les oreilles , qu’elle ait réveillé les indolens , frappé les insoucians, converti les entêtés et les superstitieux, ce qui est la même chose , et démasqué les hypocrites., la génération est passée. Mais, dans les temps extraordinaires et quand deux opinions se choquent , celle qui est la vérité est proclamée avec tant d'éclat qu’elle fait des progrès rapides: elle se fortifie par la contradiction et se propage par les passions: ün an de guerre fait plus qu’un siècle en d’autres temps.

XXE.

Is arrive encore que comme une vérité ne va jamais seule, mais qu’elle mène à sa suite beaucoup de conséquences, la